Ville refuge - Exil immobile

Janvier 2022

Université de Montréal

Le projet thèse prend place au sud du quartier Saint-Michel, dans le stationnement de l’aréna municipale. Ce lieu présente un environnement avec une texture et urbaine et un désordre infrastructurel d’une grande violence. On retrouve au nord du site une zone de mixité d’usages importante. Au sein du même îlot, il est possible de constater un grand contraste dans l’occupation du temps et de l’espace, ce qui témoigne d’une grande fragilité du paysage. Le projet joue sur la négociation entre les différentes cohabitations et temporalités se retrouvant sur l’îlot. Ce lieu de discontinuité urbaine devient une nouvelle centralité pour les gens du quartier. L’errance devient parfois la seule stratégie d’existence du corps dans ce secteur. Le projet joue sur cette manière d’expérimenter la ville. Il agit comme un temps de transition pour une société qui est entre mouvement et ancrage. Il accueille les gens de passage et offre la possibilité de s’arrêter. Le vis-à-vis du dispositif avec l’autoroute métropolitaine rend visibles des populations qui sont à la fois reléguées aux marges et invisibilisées. Le site et la ville sont donc mis en scène par la découverte de l’espace. Les déplacements au sein de l’îlot permettent donc de se réapproprier,
de recréer certains rapports au lieu. L’imprévisibilité des déplacements et de l’occupation du site remet en question l’espace fixe et interroge la manière dont le lieu est habité. Le projet s’active par le mouvement des individus et par la spontanéité des événements s’y déroulant. Le projet devient l’expérience du non-lieu : être entre deux espaces, deux corps, deux musiques, deux images, deux moments. Le projet agit comme un moment de suspension.